Quitter Paris pour rejoindre la banlieue. Un soir de février
dans une rame de RER. C’est le postulat temps/lieu de Ce qui nous sépare. En route la troupe ! Elle se compose de
Marie, Laura, Alain, Franck, Chérif, Liad et Cigarette. Ils ne se connaissent
pas, ne se sont jamais croisés. Où vont-ils ? Vers qui ? Vers quoi ?
Qu’est-ce qui les attend sur l’un des prochains quais froids ? Ils sont
ensemble mais seuls. Ils ne se parleront pas. Ils avancent et pourtant ce long
trajet sera l’occasion de braquer un regard franc sur leur passé en attendant d’agir
pour leur futur. Ce temps de transport est une parenthèse introspective où les
pensées se bousculent dans le silence de leurs inquiétudes, de leurs
frustrations ou de leurs désillusions. Façon puzzle peinture impressionniste, pour
chacun d’entre eux, Anne Collongues compose leurs vies. Celles qui ressemblent
aux nôtres, à nous lecteurs. Des vies ordinaires faites de lumières et d’ombres.
D’espoirs et de cassures. Si le RER file droit, le chemin de chacun des
personnages n’a rien de rectiligne. L’existence et ses virages. Les rêves par
déviations. Les perspectives en cul de sac. L’auteure nous fait entrer avec
beaucoup de pudeur et de bienveillance dans les pensées intérieures de ces
passagers qui sont les mêmes que vous avez croisés aujourd’hui dans les
transports en commun. Dans ces histoires de vie, Anne Collongues y mêle la
banalité des quotidiens à l’unicité de chaque existence. L’ordinaire au
précieux. L’écriture est belle, fluide, elle a souvent une musique comme celle
du vent. Elle est sensible, attentive et attentionnée. Elle capte quelque chose
de notre humanité et c’est ça qui m’a touché. Tout comme les changements que ce
trajet va insuffler à leur avenir. Il y a peut-être quelque chose du style, de
l’univers d’Olivier Adam dans ce premier roman, mais ce qui est sûr c’est que Ce qui nous sépare a tout d’un RER nommé
plaisir. (Christophe)
CHRONIQUE DU PREMIER ROMAN D'ANNE COLLONGUES
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