A l'occasion de la sortie du livre Le Goût de l'Anjou (aux éditions du Mercure de France), nous recevrons en rencontre-dédicace BRUNO DENIEL-LAURENT le samedi 24 septembre 2016 afin qu'il nous parle de cette très belle anthologie consacrée à l'une des régions les plus singulières de France. Rencontre à 15h à la Médiathèque du Pays de Château-Gontier et dédicace vers 16h15 à la librairie. Venez nombreux pour cette balade littéraire en Anjou!
LE GOÛT DE L'ANJOU CHEZ M'LIRE ANJOU
CHRONIQUE DU PREMIER ROMAN D'ANNE COLLONGUES
Quitter Paris pour rejoindre la banlieue. Un soir de février dans une rame de RER. C’est le postulat temps/lieu de Ce qui nous sépare. En route la troupe ! Elle se compose de Marie, Laura, Alain, Franck, Chérif, Liad et Cigarette. Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais croisés. Où vont-ils ? Vers qui ? Vers quoi ? Qu’est-ce qui les attend sur l’un des prochains quais froids ? Ils sont ensemble mais seuls. Ils ne se parleront pas. Ils avancent et pourtant ce long trajet sera l’occasion de braquer un regard franc sur leur passé en attendant d’agir pour leur futur. Ce temps de transport est une parenthèse introspective où les pensées se bousculent dans le silence de leurs inquiétudes, de leurs frustrations ou de leurs désillusions. Façon puzzle peinture impressionniste, pour chacun d’entre eux, Anne Collongues compose leurs vies. Celles qui ressemblent aux nôtres, à nous lecteurs. Des vies ordinaires faites de lumières et d’ombres. D’espoirs et de cassures. Si le RER file droit, le chemin de chacun des personnages n’a rien de rectiligne. L’existence et ses virages. Les rêves par déviations. Les perspectives en cul de sac. L’auteure nous fait entrer avec beaucoup de pudeur et de bienveillance dans les pensées intérieures de ces passagers qui sont les mêmes que vous avez croisés aujourd’hui dans les transports en commun. Dans ces histoires de vie, Anne Collongues y mêle la banalité des quotidiens à l’unicité de chaque existence. L’ordinaire au précieux. L’écriture est belle, fluide, elle a souvent une musique comme celle du vent. Elle est sensible, attentive et attentionnée. Elle capte quelque chose de notre humanité et c’est ça qui m’a touché. Tout comme les changements que ce trajet va insuffler à leur avenir. Il y a peut-être quelque chose du style, de l’univers d’Olivier Adam dans ce premier roman, mais ce qui est sûr c’est que Ce qui nous sépare a tout d’un RER nommé plaisir. (Christophe)
INTERVIEW ALEXANDRE CLERISSE
Faire face à la couverture de L’Eté Diabolik, c’est être envoûté et hypnotisé par le regard rose,
inquiétant et soutenu d’un personnage légendaire de la culture populaire
italienne des sixties. Tourner les pages de ce magnifique album de la paire
Smolderen/Clérisse (en 2013, ils nous avaient déjà mis à genoux avec Souvenirs de l’empire de l’atome) c’est
plonger entièrement dans un roman graphique d’initiation plein de
rebondissements. C’est ressentir l’explosion de couleurs d’un été en Aquitaine
dans les années 60. Antoine a 15 ans, il s’apprête à passer de bonnes vacances
entre parties de tennis avec son nouvel ami Erik et sorties diverses sous
influence hormonale. L’été de toutes les expériences ? Les mystères qui
entourent les drôles de comportement de son pote et surtout ceux de son père
vont vite obscurcir le tableau quasi psychédélique qu’a peint ce virtuose
qu’est Alexandre Clérisse. Figure montante et brillante de la BD française, ce
graphiste-illustrateur nous entraîne ici dans une composition riche et
novatrice qui ravira votre œil page après page. Porté par un sublime scénario, L’Eté Diabolik, paru en janvier chez
Dargaud, est un bijou de la taille d’une boule à facettes. Admiratif d’un bout
à l’autre de cette œuvre (n’ayons pas peur du mot !) indispensable, il
m’était impossible de ne pas me mettre en contact avec son artiste.
DiaBEAUlik !
INTERVIEW NICOLAS MATHIEU
Sorti en 2014 chez Actes Sud et remportant six prix, Aux animaux la guerre, n’était pas passé
inaperçu. Incisif, corrosif et d’une brutalité sourde, le style avait marqué
les esprits. Il ne pouvait alimenter qu’une histoire forte, de celles qu’on lit
souvent dans les journaux mais qu’on ne voit plus forcément faire la une des
JT. Les crises économiques, sociales, morales et humaines se succèdent et en
deviendraient presque ‘banales’. Les personnages du roman vivent dans les Vosges,
dans une région en grande difficulté. Quand une usine ferme, c’est l’ouverture
sur tout ou plutôt sur rien. Le déclassement supplante le reclassement…alors on
fait quoi ? Avec qui ? Pour quoi ? Pour qui ? Le premier
livre de Nicolas Mathieu est plus un roman noir social qu’un polar. Il suinte
le vécu. Il frappe par son authenticité et son âpreté. Il laisse des traces,
une empreinte. Rencontre et explications avec un auteur à suivre. (février2016)
LES RENCONTRES A VENIR
Un agenda chargé pour les quinze prochains jours > Mardi 17 novembre à 18h: dédicace de Patrick Gobert pour 70 ans d'histoire des comités d'entreprise (Editions du 1er Mai) * Vendredi 20 novembre à 18h: dédicace BD de Jacques de Loustal pour Carthagène (Aire Libre) en collaboration avec Raymond Depardon * Vendredi 20 novembre à 19h30: table pour la grande soirée du Press'tiv@l de Château-Gontier * Samedi 21 novembre à 14h30: dédicace jeunesse de Laure du Faÿ * Samedi 28 novembre à 15h: rencontre et dédicace de Marc Madiot pour Parlons vélo (Talent Sport). A ne rater sous aucun prétexte!
LAURE DU FAY EN DEDICACE
INTERVIEW PATRICK TUDORET
En fait, l’idée est née d’une anecdote piquante qui m’est restée en mémoire : un jour le général de Gaulle reçoit dans son bureau de l’Elysée un baron politique à qui il compte proposer un ministère. Le futur ministre, évidemment – on l’imagine se tortillant d’aise sur sa bergère Louis XV – s’empresse d’accepter le maroquin tant convoité. Mais avant de clore l’entretien, de Gaulle, d’une voix sépulcrale, lui dit : « Etes-vous bien sûr, au fond, de ne pas préférer la vie à tout ça ? » Mon personnage, Tristan Talberg, en fait, est un homme qui préfère la vie à « tout ça ». « Tout ça » étant le Nobel, les ors du pouvoir, les vanités diverses et (a)variées qui nous guettent, nous engluent, nous empêchent de vivre, au fond… Le livre, oui, est aussi une réflexion sur le métier d’écrivain, car écrire est un métier au sens où l’ébénisterie en est un. Qu’est-ce qu’un écrivain peut accepter ? Jusqu’où peut-il aller dans ce qui est la part « non littéraire » de son métier…? Que peut-il moralement accepter ?